A cheval sur le classicisme et le modernisme, plaisir de la parure extravagante et nouvelle simplicité, duplication et affirmation d’unicité, Karim Bonnet créateur de la marque Impasse de la Défense, dont les créations se vendent aujourd’hui dans le monde entier et dont une des robes a été exposée au Palais Galliera, Musée de la Mode et du Costume, présente une synthèse entre rigueur et imagination, pureté et plaisir, bien en phase avec notre nouveau millénaire. Un styliste d’avenir assurément!

Né il y a quarante ans à Paris, Karim Bonnet, qui a lancé sa griffe « Impasse de la Défense » en 1996, fait partie de ces nouveaux jeunes stylistes qui, par le métissage naturel de leurs références et leur créativité, apportent un sang neuf et de nouvelles perspectives à la mode parisienne.

Chacune de ses collections entend ressusciter une époque, une ambiance, un temps particulier. Karim a ainsi crée une collection centrée sur le thème des « Arts ménagers », une autre évoquant le « Ballet mécanique » de Fernand Léger ou encore une restituant l’esprit contestataire de la «  Kalikuta Republic » de Fela, quand s’opposant à la junte militaire, le saxophoniste nigérian avait installé dans les faubourgs de Lagos, un espace « libre » dédié à la musique et à la danse. Sa collection de l’été 2001, présentée dans le cadre des « nouveaux talents » soutenus par les Galeries Lafayette au Musée des Monuments Historiques de Chaillot, se voulait, une variation très personnelle de l’esprit des années 50.

Important, Nietzsche said, is to go always in the same direction, straight ahead,
when you are lost in a forest without a compass. Aesthetic success always comes to one who is completely true to oneself. Sometimes we fall for certain temptations, which in the long run, can turn into mannerisms, or even obsessions, but we must remain faithful to ourselves to evolve.

 

Karim Bonnet has succeeded to achieve this difficult task in fashion. As he arrived on the Parisian scene 12 years ago, in the popular area of northwestern
Paris – Place Clichy, which remains linked to a post- punk aesthetic
fashion, recycling second-hand clothes. His style is to rework, and recover
dresses and jackets which haven’t been previously altered. Then he involves his painter friends on these blended pieces. Some people applied geometric patterns like Sonia Delaunay, others like the wild spattering of Jackson Pollock , or paying homage to the graffiti generation of New York, Basquiat and Keith Haring. This resulted in fabricating custom clothes into partly fashion and partly art. At that time, those who visited his studio in lʼImpasse de la Défense – from where he drew his logo – forever keep the memory of the sophisticated atmosphere of Cour des Miracles which dominated the air.

L'Originalité indomptable, n’est-ce pas la meilleure définition de la mode?

Ce n’est pas que Karim recherche l’éclectisme pour l’éclectisme. La mode se définit pour lui, par l’évocation d’un climat, l’installation d’un rêve, la proclamation d’un fantasme ; et, en esthète du quotidien, il est sensible à la beauté des objets ordinaires. La forme de ses robes témoigne d’ailleurs d’une grande permanence. Karim affectionne les matières naturelles, les coupes simples et la ligne épurée de ses vêtements rappelle celle des années 1920-1930, lorsque la mode s’émancipa du baroque bourgeois du XIXème siècle, peu pratique. Mais Karim ne s’en tient pas là et cette base simple est ensuite retravaillée et individualisée.

S’il pratique volontiers le détournement, Karim a en effet soin d’apposer toujours sur ses vêtements une marque humaine. Fidèle à sa vision artistique, artisanale même, de la mode, il fait intervenir par exemple de jeunes artistes sur des draps de la SNCF préalablement relavés et recoupés, afin que chacun y décline en toute liberté son propre style : amples motifs géométriques et couleurs primaires pour les uns, graffitis et « drippin’pollockiens » pour les autres. Il fait aussi sérigraphier sur ses vêtements ses propres photos ou des phrases symboliques et provocatrices. Ses créations sont, de ce fait autant d’exemplaires uniques, car même quand Karim refait une pièce à la demande, celle ci n’est jamais une simple copie de l’originale et suggère encore une nouvelle identité.

Karim Bonnet, is now famous. He joined the « In » fashion week , exhibited a dress at the Galliera Museum , and at the same time presented a whole line of clothes to Galeries Lafayette and SNCF, for which he uses today as his chief artistic examples for internal promotion and advertising.

 

He is recently working on a new material. First using lace, he adorns his creations, while still pulling from the idea of ​​recovering old pieces, but this time he
pays more attention to the lines and the wear of the material. These new pieces elaborate the art, and encompass the transcendence of each work.

 

It’s not that Karim has been » tamed » he works in a more sustainable and idealist way with beauty. He understands that in order for beauty to remain alive, and to stand up for what just, he must leave this world with something that is filled with emotion, and drive. What remains true is that he stands by his artistic principles while channeling the untamed.

Untamed originality, isn’t that the very best definition of fashion?
Patrice Bollon

Fashion is what you’re offered four times a year by designers. And style is what you choose.